Edito
Moutons rangés des rondes arrangées, bêtes évadées aux longes rongées,
vieux arpions, petits petons ou grands panards : dévidez, dévidez donc !
Sur chaque dalle, sous chaque pavé, plage allongée, parquets cirés ;
pour chaque morceau, dans chaque parcelle, par dépit ou par défi,
du sourire d’un beau grison, d’une gente jouvencelle…
Inscrivez, inscrivez-la, cette trace de sabot, la marque de votre ciseau.
Puisque ce festival est votre, empoignez, empoignez bien, les fagots de bras,
nuées de mains, forêts de doigts, levés ou non, en l’honneur du chant des champs
de notre Bretagne intérieure (qui est notre en restant leur…).
Mais à voix seule, voix qui se meurt, elle doit savoir faire écho, trouver ses alter-égos,
ses voix jumelles, ses diskaners. Elle doit savoir se mettre à l’eau dans le bain acoustique
du monde, louvoyer dans la multitude sans sombrer en habitude, trouver d’autres voies,
d’autres canaux, plonger à pic, pêcher les perles de sons qui résonneront à nos musiques.
Entendre différemment, réécouter patiemment, en inversant les pôles,
sans changer notre fusil d’épaule, telle est l’éthique et la tactique.
Mais trêve de blabla, de bagatelles, écoutez là, ce nouveau ton que l’on entonne :
C’est Bolloré, ou bien Kerjean, qui font fi des lois du temps, et qui, par la bouche de demoiselles,
remportent une 52ème mise ! Celle d’une culture transmise, vivante, et belle : Fisel bon dieu !